Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
12eme Heure
6 août 2011

12eme Heure. Chapitre 1.

Chapitre I : Enfer & Paradis.


« Il y a le monde du point de vue des mortels, et le monde du point de vue de ceux sur qui le temps n’a pas d’emprise… » Père Cristobal, prêtre de la XIIème heure, discours sur les dangers des ombres.



New-York City, Etat de New-York. 17 novembre, 22h27.


La porte de la berline noire claqua. Le bruit des chaussures vernies crissèrent sur le gravier du parking jouxtant le building. Charly Hook, le plus jeune inspecteur de la section criminelle du NYPD leva la tête, et huma l’air froid de la nuit New-Yorkaise. Ce soir, comme tous les soirs depuis près d’un mois maintenant, une épaisse couche de nuage se levait et cachait la lune par intermittence, créant ainsi une atmosphère d’oppression malgré les trop intenses et trop nombreuses lumières des bâtiments de la Grosse Pomme. Une main gantée s’écrasa sur l’épaule de l’inspecteur de la criminelle.

- « Haha, alors mon gars, on le monte ce building ou on attend qui pleuve des seaux de chiures ? »

Jackson O’Toole, le coéquipier de Charly.  Un vieux de la vieille, une institution de la police New-Yorkaise. Un gros afro-américain jovial et bourru, qui a vu tellement de crimes dans sa vie qu’il ne conçoit pas une semaine de sa vie sans l’ombre d’un macchabée. Un bon flic sans aucun doute bien que sujet à des crises de colère noire lorsque l’on s’en prend aux enfants. Et quand Jackson est en colère vaut mieux ne pas rester dans la même pièce que lui, toute la section le savait.

- « Hey, Jack attend moi. »

Charly s’élança à la suite de son coéquipier qui s’enfonçait déjà dans le hall d’entrée du bâtiment. A 29 ans, il était le plus jeune inspecteur de la section. Il avait rejoint la police sur un coup de tête, seulement pour l’adrénaline. Issu d’une famille riche du Wyoming, il passait son enfance entre les stations de ski les plus huppées et les écoles privées. Ses parents le voyait déjà avocat ou médecin, voire même sénateur mais lui il n’aspirait qu’à la liberté. A l’âge de 17 ans, il quitta sa famille et avec ses économies, fit le tour des Etats-Unis avant de se fixer à New-York à l’âge de 21 ans. Mais l’ennui le rattrapa et c’est pour échapper à cet ennui qu’il décida de rejoindre la police. Il ne s’attendait pas à découvrir la plus qu’un inhibiteur d’ennui mais une passion qui fit de lui ce qu’il était devenu : un instrument de la justice.    

Il traversa le hall de l’immeuble désert à cette heure-ci, si ce n’est le policier qui les attendait près de l’ascenseur. Ils le saluèrent, et s’engouffrèrent dans la cabine. Durant la montée, pas un ne pipa mot, dans l’appréhension de ce qu’il allait découvrir. La porte s’ouvrit sur le toit du bâtiment, dans son diiing significatif. Plus loin, à côté d’une bouche d’aération, un grand type chauve en blouse blanche examinait le corps sous toutes les coutures, cherchant un indice quelconque. Le duo sortit de l’ascenseur et s’avança vers la scène macabre.

 - « Alors, doc’ qu’est-ce qu’on a ? » Demanda Jackson. Le légiste, un petit chauve à lunettes avec les oreilles en chou-fleur lui répondit froidement :

- « Une jeune femme, battue puis étranglée. Lacération post-mortem, si on en croit l’absence de sang. Mais le pire c’est ça » Il remonta la robe blanche de la victime jusqu’à l’endroit où était son nombril. Ou AURAIT dû se trouver son nombril. A la place, se trouvait une sorte de tube ouvragé, assez large pour y enfoncer aisément un bras.

- « Et c’est quoi ? » Osa demander Charly, écœuré.

- « Aucune idée. Tout ce que je sais ce que au fond de ce truc on peut attraper la colonne vertébrale de la victime » Pour appuyer ses dires, il glissa la main dans le trou. Quelques secondes après, le cadavre se plia en deux comme tracté par une chaine. Le légiste retira sa main. « Impressionnant n’est-ce pas ? »
- « Gerbant surtout… » Répliqua O’Toole.

A ce moment-là, la lune perça les nuages, nimbant la scène d’un halo argenté, créant un monde à part. Un monde ou l’enfer côtoie le paradis.

Quelque part dans un sous-sol, localisation inconnue. Date inconnue, 23h31.


- « Parles ! Ou je t’arrache les yeux et j’les donnes à bouffer aux clébards».

Dans l’obscurité quasi-totale de ce sous-sol crasseux, un homme frappa violemment un autre attaché à une chaise. Le colosse blond-roux était furieux. Il décocha un coup de poing à sa victime, un coup qui en temps normal aurait suffi à assommer le plus robuste des gaillards. Mais l’homme attaché n’était pas un homme normal. A chaque coup que l’autre lui portait, il éclatait de rire. Un rire de dément comme si c’était lui qui dictait les règles.

- « Mais tu vas arrêter de rire, oui ? Espèce de sale crevure ». Et il frappa.  Se déchaina contre sa victime, telle une tornade qui s’abat sur une ville. Suite à cet accès de rage pure, le visage, si tant est que l’on puisse encore appeler ça un visage, était complètement anéanti. Les pommettes étaient brisées ainsi que les arcades sourcilières, la lèvre inferieure était déchirée, un œil crevé et le nez était complétement éclaté, les cartilages n’ayant pu résister à l’assaut du colosse. Le prisonnier cracha, envoyant 4 dents sur le sol. Le sang ruisselait de son visage…Et il éclata de rire, un rire rauque et douloureux. Il manqua de s’étouffer quand le sang ruissela dans sa gorge. Il sourit au géant :

- « Hé hé. Plutôt mourir que de parler… »

- « Alors meurs… »

Le titan attrapa sur une table a portée une espèce de machette, bien que plus longue que la normale et se terminant par un crochet. Il la leva, se préparant à l’abattre sur le crane de sa victime, tel un bourreau dans ses œuvres.

- « J’éviterais de faire ça si j’étais vous, M. Thods. » murmura une voix calme et froide venant de l’obscurité.

Dans le peu de lumière que diffusait la bougie, l’inconnu s’avança. Costume de grande marque italienne, mocassins en crocodile, des yeux couleurs de vase dans un visage droit et sévère, une balafre sur le menton et qui descendait vers la gorge, il semblait tout à fait déplacé dans ce décor. A sa vue, le colosse avait posé son arme et s’était incliné aussi bas que possible.

- « Ainsi, M. Vord ici présent, refuse de parler ? Est-ce bien cela M. Thods ? »

- « Oui maitre, c’est vrai maitre. Ce sale chien refuse de dire ce qu’il sait. » Malgré son ton confiant, la peur s’entendait dans sa voix. « Il dit qu’il préfère mourir plutôt que de parler ».

L’inconnu s’avança, réduisant l’écart avec le prisonnier à quelques centimètres. Il se pencha et lui susurra a l’oreille:
- « Me reconnais-tu ? Je suis tes plus grandes peurs, je suis celui qui voie le monde comme il l’est réellement, celui par qui les enfers s’abattront sur le monde. » Il se releva et se mit à rire comme un dément, un monstre, une abomination.

A cet instant, la bougie s’éteignit, laissant l’obscurité envahir la pièce. Mais avant d’être plongé dans le noir, dans les yeux du prisonnier, se lisait une peur incommensurable et sur son visage défiguré, son sourire, son éternel sourire, s’était envolé.

 

Bureaux du NYPD, New-York City. 18 novembre, 7h45


- « Allez, les filles, on arrête de jacasser et on s’assoit gentiment. On a du boulot, alors c’est pas le moment d’avoir la courante. »
Ainsi parlait le capitaine Francis T. Sharp, le chef de la criminelle. Ce flic ultra-décoré, héros de la ville et considéré par tous comme l’un des meilleurs policier ayant jamais servi à New-York. La criminelle était toute sa vie. New-York était sa maison, et les inspecteurs sous ses ordres, ses enfants. Célibataire endurci, il prenait plaisir à dire qu’il était marié à la loi. Et nul ne tentait de désobéir à ses ordres.

- « Briggs, la lumière ! » Ordonna-t-il. La lumière s’éteignit dans la salle de réunion, afin que le capitaine puisse projeter des diapositives sur le tableau blanc. Il glissa la première dans l’antique machine, seule machine que le capitaine daignait utiliser, lui le réfractaire a la technologie. Clac !  La première diapo apparut, révélant le cadavre de la jeune femme de l’enquête de Hook et O’Toole. « Alors comme vous pouvez le constater, on a ici un cadavre de jeune fille. Inconnue, pas de papier. Et un tube dans la bidoche. En temps normal, nous penserions pour un désaxé. Mais… » Clac ! La diapositive disparut, remplacée par celle d’un jeune asiatique en baggy. « Il se trouve que ce cadavre a été découvert environ 15 minutes après le nôtre mais pas à New-York. A Nashville. Le rapport de leur légiste nous est parvenu cette nuit et confirme le rapport du notre ; à savoir que les victimes ont été tuées vers 19h toutes les deux. Chose Impossible donc pour une seule personne. Nos objectifs :… »

Mais Charly avait décroché, perdu dans ses pensées. Il n’avait pas fermé l’œil de la nuit. Il avait déjà vu le visage de la jeune femme…Mais où ?
« Hey Hook tu m’écoute ou t’en rien à battre ? » Charly sortit de sa torpeur, tiré de ses pensées par la voix rauque du chef. « Toi et O’Toole vous prenez l’avion ce soir. Direction Nashville. »

 

Seattle, Etat de Washington. 18 novembre, 10h08.

 

Sur le toit du building, l’homme contemplait la Seattle Tower. Tel un doigt levé vers le ciel en guise de punition, la tour représentait le courroux de l’étranger prêt à s’abattre à tout moment. Il se rapprocha du vide et scruta la rue en contrebas. Il sourit, prêt à tuer pour ses opinions, ses croyances. Et ses espoirs. C’était pour ses espoirs qu’il se battait et qu’il tuait. On lui avait promis monts-et-merveilles. On l’avait entrainé pour ça. Il éclata d’un rire tonitruant. Il avait choisi sa cible. L’heure était venue de se révéler à la face du monde…


Aeroport international JFK, New-York City. 18 novembre, 20h34.

 

Charly et O’Toole allait embarquer pour le vol à destination de Nashville, quand un appel du capitaine Sharp les interrompis. Charly décrocha son portable :

- « Hook a l’appareil. Je vous écoute chef. » A mesure que la conversation avançait, le visage d’habitude impassible de Charly se décomposait lentement. Quand il raccrocha, c’est avec un regard noir qu’il déclara à son coéquipier :

- « Jackson… » O’Toole tiqua, car jamais personne ne l’appelait par son prénom complet, a moins de lui annoncer une chose importante. « Nos chemins se séparent ici, nous avons un cadavre de plus. Tu prends le 21h16 pour Seattle… »

- « Et toi ? Tu fais quoi ? »

- « Je vais à Nashville. On nous octroiera des partenaires sur place. »

Il attrapa la main de son coéquipier. Mais plus qu’un coéquipier, c’est la main d’un ami qu’il serra dans la sienne. Apres 3 années de collaboration, les liens entre les deux hommes s’étaient renforcés. Charly fixa son collègue dans les yeux, ses yeux noirs semblant dire aux yeux verts émeraude du vieux flic : « Allez, on chope ces enfants de salaud. »


Quelque part aux Etats-Unis. 18 Novembre, 21h42.

 

- « Monsieur ! Nous l’avons repéré. »

- « Je sais. Merci. »

Le larbin en costume 3 pièces se retira expressément. Assis dans son fauteuil, le professeur Anatole Costain contempla la lune à travers la baie vitrée de son immense bureau. Costain comme beaucoup d’autre, disséminés à travers le monde, savait que la prophétie était en marche. Il l’avait ressenti à travers sa chair, à travers ses os. Il avait alors dépêché ses meilleurs pisteurs, ces hommes capables de retrouver n’importe qui, afin de protéger ce pourquoi Costain avait œuvré toute sa vie. Il pianota sur son ordinateur portable. Une minute après, un grand homme massif, a la mine patibulaire, sortit d’une porte dérobée. Sur son torse massif, à la place du cœur, était brodées en lettres d’or un XII ouvragé. Attaché sur son côté droit, un sabre, façon samouraï, reposait dans un fourreau noir laqué, lui aussi marqué du sigle XII et sous son aisselle gauche, un pistolet argenté, dans un étui en cuir noir, là encore gravé du XII ouvragé.

- « Vous m’avez demandé, professeur ? »

- « Oui. Nous avons repéré l’objectif. Protégez-le, au péril de votre vie si nécessaire. Autorisation Sigma 4. »

- « Monsieur. » Il leva sa main droite et posa son index et son majeur sur le sigle du XII. Avec sa main gauche, il recouvrit ses doigts. Et il se retira par la porte dérobée. Assis dans son fauteuil de cuir blanc, le professeur Costain, contempla le désert aride qui s’étendait sous ses pieds. La lumière de la lune éclairait le paysage d’une aura nébuleuse, renforçant le coté sauvage et inexploré du désert. La voix serrée, le professeur déclara tout bas, comme s’adressant à la lune :

- « C’est enfin l’heure… »

 

Aéroport International de Nashville, Nashville, Etat du Tennessee. 18 Novembre, 23H17.

 

Charly était éreinté. Le voyage de 2 heures et demi l’avait complètement lessivé. Et se reposer dans l’avion, pas question pour lui, il devait relire ses notes afin d’en apprendre davantage sur le modus operandi de l’assassin. Il avait relu les rapports des légistes, les dépositions d’éventuels témoins et les descriptions des victimes, qui pour l’instant restaient anonymes. Il était troublé de voir que les deux crimes étaient en tous points identiques, de leurs signalisations, un appel anonyme passé d’une cabine téléphonique, à l’espèce de tube, qui s’était avéré être en or pur, enfoncé dans le ventre de la victime. Apres avoir récupéré son attaché-case sur le tapis roulant, il se dirigea vers la sortie de l’aéroport, prêt à héler un taxi pour se rendre à son hôtel. Mais il s’interrompit à mi-chemin, en voyant un jeune homme tenir une pancarte avec écris dessus : Hook. Il retourna la pancarte : Charly. Et il continua d’alterner les faces de sa pancarte, de plus en plus rapidement.

- « Okay…» Se dit Charly à lui-même. Mais il s’avança vers le jeune homme. Ce dernier tourna la tête en le voyant arriver. Un immense sourire fendit son visage. Il se précipita vers Charly, laissant tomber la pancarte sur le sol. Il lui attrapa la main :

- « C’est toi Charly ? Moi je suis ton nouveau meilleur ami, Joshua Ignacio Anderson Hernandez. Mais tu peux m’appeler Josh comme les autres. Je sens qu’on va bien s’entendre tous les deux. Allez viens je t’amène a ton hôtel. »

Il passa son bras autour des épaules de Charly, l’emmenant vers le parking, le trainant presque de force dans la froide obscurité du Tennessee.
- « Je sens qu’on va bien s’amuser toi et moi… » Et il partit d’un rire franc, déchirant le voile de silence qu’imposait la nuit.

Charly se demanda dans quoi il s’était embarqué…


Aéroport International de Nashville, Nashville, Etat du Tennessee. 18 Novembre, 23H28.

 

Sur la piste réservée aux jets privés, Marcus Koch, sorti une cigarette de la poche intérieure de sa veste. Ce colosse, ancien membre des forces spéciales russes, était ici pour accomplir la mission que lui avait confiée l’homme pour lequel il éprouvait un respect sans bornes. En sortant son pochon d’allumettes, il effleura son arme du bout des doigts. Son contact rassurant permettait à Marcus de se sentir bien. Cette arme, c’était celle sur laquelle il avait prêté serment.

Le serment de protéger coute que coute la personne pour laquelle ses actuels employeurs l’avait débauché d’une des plus puissante et respectée troupe d’élite au monde. Il enfonça ses lunettes de soleil sur ses yeux bien qu’il fasse toujours nuit. Et il s’élança dans les ténèbres, sur la piste qui permettrait à sa destinée de s’accomplir.

 

Brigade criminelle de Nashville, Nashville. 19 Novembre, 9H02.

 

Dans la salle de réunion bien trop chauffée au gout de Charly, la réunion venait de débuter. Le nouveau coéquipier de Charly, Joshua était assis à côté de lui. Rien ni personne ne pourrait deviner que le jeune homme était un enquêteur redoutable ni même qu’il faisait partie de la police.

Piercings au nez, à l’arcade et aux oreilles, tatouages sur les doigts, il détonait parmi ses collègues. Charly avait aussi découvert que la musique et le style de conduite du jeune homme allait de pair avec son apparence. Il avait vu sa vie défiler devant ses yeux quand toutes sirènes dehors, Josh l’avait conduit à son hôtel, faisant hurler le chanteur de Slipknot dans les haut-parleurs. Il lui avait même semblé être poursuivi par des motards de la brigade routière lors de leur passage rapide sur l’autoroute. Mais là, l’heure était grave. Un rapport du médecin légiste était parvenu en début de matinée au bureau du chef de la brigade. A  leur arrivée, car, au grand dam de Charly, Josh était revenu le chercher, le capitaine leur avait dit :

- « Allez les gars, on a une piste... »
       

Lieu inconnu, Seattle. 19 Novembre, 9h07.

 

De la poussière, beaucoup de poussière. Et sous la poussière, encore de la poussière. Attaché à un tuyau de canalisation, Jackson O’Toole ne pouvait faire que ce constat. Un douloureux élancement dans sa tête lui rappela pourquoi il était là, dans cet espace étrange, éclairé par une fenêtre tellement sale que voir à travers relevait du miracle. Il était sur une piste, à Seattle. Une piste chaude, bouillante même. Ils s’étaient séparés, lui et son nouveau coéquipier afin de ratisser plus de terrain. Un témoin avait vu quelqu’un s’enfuir de la scène de crime. O’Toole était estomaqué de savoir que son suspect avait massacré sa victime en pleine rue et en plein jour. Et là, dans une ruelle, pendant qu’il avait le dos tourné, une douleur sourde à l’arrière du crâne et black-out, plus rien. Le vide, l’ombre. Une porte grinça dans le fond de la pièce. Un homme entra, un sourire de dément éclairant son visage grêlé.


- «  Je vois que mon invité est réveillé. Comment allez-vous M. O’Toole ? » Son ton faussement amical, prouvait qu’il s’amusait bien.

- «  Espèce de petite raclure…Détache-moi si t’es un homme. Je vais te laminer la gueule. »

- «  Voyons M. O’Toole quel manque de bonnes manières. Vous me heurtez terriblement. Moi qui vous ai gracieusement invité dans mon humble demeure… » Cette fois, c’est un ton faussement outré qu’il avait choisi. Il semblait se délecter de la scène.

- «  Salopard… »

- «  Calmez-vous, Jackson…Nous allons bien nous amuser tous les deux… » Fini, les tons de parodies. Sa voix était sèche, cruelle, froide.

Et il s’approcha du vieil inspecteur, son sourire de dément éclairant toujours sa face démoniaque. O’Toole remarqua une chose horrible, qui lui fit dresser les cheveux sur la tête. Le malade avait des yeux rouges. Rouges comme les flammes de l’enfer…

Publicité
Publicité
Commentaires
12eme Heure
Publicité
Publicité